
Trois de nos copains du Quimper triathlon avaient choisi de participer au premier stage longue distance organisé par la ligue de Bretagne, du 23 au 30 avril, à Cambrils, près de Salou, à une centaine de kilomètres au sud de Barcelone. L’objectif n’était pas de faire un très gros volume pendant la semaine, mais plutôt de profiter de séances techniques, de qualité, ainsi que de moments d’analyse (natation en vidéo et préférences motrices). Les stagiaires ont roulé un peu plus de 300 km, nagé une quinzaine de kilomètres et couru environ 40 km pour un total d’environ 25 heures. Charles (Bideau), Pascal (Cadran) et David (Le Tiec) nous racontent ci-dessous leur semaine. Ça peut donner à chacun une idée de ce qu’a été le stage en attendant de savoir si la ligue de Bretagne renouvelle l’opération en 2018.

Pascal
« J’ai aimé le stage dès le voyage aller. Tout m’a convenu : le timing, l’heure de départ (19h), rouler la nuit (arrivée sur place à Cambrils vers 9h) et d’avoir pu profiter de la journée du dimanche sur place (ça se voit à ses coups de soleil). Je ne m’attendais pas à ce que l’hébergement soit aussi bien. Le complexe (Cambrils park resort) et le logement étaient vraiment top.
En ce qui concerne le contenu des entrainements, j’ai apprécié les conseils en natation. J’ai pu corriger pas mal de choses grâce à la vidéo puisqu’on peut vraiment voir ses défauts. À la vision des images, Xavier Le Floch nous a apporté ses diagnostiques et nous a prodigué des conseils. Le petit bémol en natation, c’était d’avoir nagé en piscine fermée. En même temps, la météo n’était pas vraiment bonne. En natation, je retiens aussi que les lignes d’eau étaient trop étroites.
En vélo, j’aurais aimé une grosse sortie avec pique-nique sur la route. Plus globalement, je trouve que 300 km sur la semaine, ce n’est pas beaucoup pour un stage longue distance.
La partie course à pied était bien, avec une séance basée sur des 15-15 et l’autre avec 3 blocs de 15 minutes avec changement d’allure toutes les 5 minutes. Finir par deux duathlons, c’était bien aussi. C’était très intéressant pour bosser les enchainements. Ça nous a aussi permis de mettre de l’intensité quand on a couru le premier en solo et d’avoir un esprit d’équipe dans la deuxième manche courue par 3 ou 4.
Sur l’aspect humain, il y a eu la convivialité et les échanges que j’attendais. Il faut aussi préciser que l’encadrement était vraiment très bien.
Au total, la formule nous a été proposée à un très bon prix (450 € + frais de déplacement). »

Charles
« Dès le départ, le choix de louer le fourgon de l’OMS s’est confirmé être le bon. Le fourgon était nickel et on a rapidement formé un bon groupe à trois, l’entente a de suite été bonne. Voyager de nuit, c’était aussi parfait, c’était la bonne option. Une fois arrivé sur place, on a découvert un super complexe, récent et très bien entretenu. Je n’en dirais pas autant du coin de Cambrils-Salou que je n’ai pas trouvé très beau et dont il n’est pas simple de sortir pour les séances de vélo.
Une piscine en extérieur aurait été un plus. Le top, c’est d’avoir eu Xavier Le Floch pendant trois jours, bien qu’il n’ait pas été présent toute la semaine comme prévu et annoncé initialement… Quand je vois ce qu’apporte le fait d’être filmé en natation, je trouve ça super et ne comprends pas pourquoi on ne le fait pas dans les clubs. Ça me semble indispensable et pas si complexe que ça à mettre en œuvre. C’est quasiment indispensable et je trouve dommage d’avoir attendu aussi longtemps pour le faire. Je pense que tout le monde a intérêt à y avoir recours, quel que soit son niveau. Toujours au sujet de la natation, le truc que j’ai bien aimé, c’est d’avoir un coach par ligne qui faisait appliquer les conseils issus de la vidéo et les éducatifs qui vont avec. Additionné à la vidéo, ce suivi était parfait.
L’intervention de Sébastien Le Bras sur les préférences motrices a été très précise et intéressante. Elle vaut, selon moi, des heures d’entraînement.
Comme Pascal, j’aurais aussi aimé faire une plus grosse sortie vélo avec pique-nique. En même temps, à la fin de la sortie de plus de 4h, j’en avais plein les bottes… Enfin, le garage à vélos dont on disposait était un plus.
En course à pied, il m’a manqué une sortie un peu plus trail, mais ça, c’est aussi lié à la région. La bande côtière où on était basé est plate et le secteur est bétonné, ce qui laisse assez peu de place aux dénivelés et à la nature.
On n’a jamais passé de soirées tardives à boire des coups. On était couché tous les soirs vers 22h, au plus tard une fois à 23h. À la fin de la semaine, j’ai eu la même sensation qu’à la fin d’une semaine de sports d’hiver. C’est un mélange de levers tôt, de mélange de fatigue, de bien être liés à l’effort, mais aussi d’envie de reprendre un rythme normal, de casser ce rythme séquencé et cette vie un peu en vase-clôt.
Dans les aspects divers, j’ai été très déçu par la météo. Le groupe d’une vingtaine de stagiaires était assez homogène et j’ai ressenti les heures de repas comme un peu routinières. Il fallait respecter des horaires un peu tendus qui bloquaient les choses.
La séance de spa du jeudi a été un moment de détente et de franche rigolade qui a fait beaucoup de bien à tout le monde.
J’ai beaucoup aimé notre trio avec Pascal et David. Ça nous a permis de mieux nous connaître. On a bien rigolé. On avait David avec sa caméra qui allait vers les autres et qui a pris du temps pour offrir à tout le monde un film-souvenir commun (à venir) et qui a aussi géré les passagers Blablacar qui nous ont permis de rencontrer des gens sur la route tout en réduisant nos frais. C’était vraiment sympa. David est aussi un peu râleur et « ouin-ouin », comme il le dit lui-même, mais c’est juste ce qu’il faut. Pascal est assez facile à vivre, prend vite du recul sur les choses et rajoute toujours de l’humour. Tous les 3, on était ensemble, mais on n’était jamais les uns sur les autres, on avait nos espaces de liberté. »

David
« À titre individuel, je ne savais pas trop ou j’en étais physiquement. Avant le stage, j’ai un peu essayé de rattraper le retard pris en début d’année. J’avais peur d’arriver cramé. Finalement, j’ai bien encaissé les contenus et j’ai terminé fatigué, mais pas rôti. J’attendais de ce stage qu’il m’apporte un peu de connaissance sur la façon de structurer mes entrainements, parce que je m’entraine toute l’année sans plan, sans conseils, au feeling et j’ai bien conscience que non seulement je fais sans doute pas mal d’erreurs, mais qu’en plus, je ne m’approche sans doute pas de ce que je peux produire de mieux.
Pendant la semaine, j’ai donc appris pas mal de choses dans tous les domaines. Les conseils sont venus à la fois des encadrants, mais aussi des stagiaires eux-mêmes, puisque certains étaient quand bien costauds dans certaines disciplines.
En natation, Xavier Le Floch m’a permis de pointer quelques mouvements à travailler : le « catch » sous l’eau, une partie du retour aérien et la position de la tête dans l’eau. Comme beaucoup, j’ai regretté qu’on évolue en piscine fermée, mais aussi que les lignes d’eau soient vraiment très très étroites. Les repères étaient très compliqués à prendre et j’ai failli me faire très mal à plusieurs reprises.
En course en pied, le front de mer avait des limites et pourtant, il n’y avait pas encore énormément de monde.
En vélo, c’était peut-être un peu répétitif. On a souvent pris les mêmes cols en montée ou en descente et on est souvent passés par le fameux barrage. Il n’empêche que j’ai découvert la montée de cols à répétition, dont le plus long faisait 12 km à 4% de moyenne. Les côtes les plus longues chez nous, c’est la sortie de Châteaulin ou la montée de Pentrez au Menez-Hom, soit environ 5 km… et pas à 4%.
Techniquement, les apports les plus importants pour moi ont été ceux amenés par Sébastien Le Bras. Il m’a conseillé une foulée plus sur l’arrière, « terrienne » comme il la définit, avec des coudes qui vont chercher assez loin derrière. J’ai vite appliqué les conseils et j’ai l’impression de les avoir intégrés presque immédiatement. C’est à confirmer, mais je crois que ça va changer pas mal de choses pour moi en course à pied.
Collectivement, j’ai aimé le mix de clubs, d’âges et de profils de coureurs. Pour moi, l’enrichissement personnel vient de la diversité. Passer du temps avec mes clones ne m’intéresserait pas du tout. On sent que ce genre de stage est de nature à créer du lien entre les clubs, à créer du lien et du réseau dans le triathlon breton. Je trouve ce type de construction de temps communs très intéressant en général et encore plus autour d’un sport individuel (et souvent d’individualistes) comme le triathlon. À l’avenir, je pense que l’on peut imaginer des constructions de stages qui mobilisent et intègrent les clubs.
Au niveau de notre trio avec Charles et Pascal, tout s’est bien passé. On a 3 personnalités différentes. Charles est facile et va toujours chercher à conserver une situation et une ambiance calme et sereine. Pascal amène humour et recul sur les choses. Moi, j’ai une humeur plus en dents de scie, mais je reste, je pense, toujours dans le contrôle et l’acceptable pour les autres. De toutes les façons, quand je déborde, je m’en excuse toujours très vite.
Plus globalement au sujet du séjour, l’hébergement était top, les repas étaient très convenables.
Enfin, nous avons terminé le séjour par un duathlon (1-6-1) d’abord couru en individuel, puis par équipes. Je ne peux pas résister au plaisir de raconter que je me suis classé 3e, 5 secondes devant Charles et 1’30’’ devant Pascal. J’ai beaucoup chambré les copains, j’en ai fait des caisses et des caisses, on a beaucoup ri, alors je ne rate pas l’occaz d’en remettre une couche ! J’attends toujours la breloque les gars ! Pour le grand triatliec ce sera « un verro grande » de Jack Daniels, senior Pascual ! »
