Colin Arros, candidat à une passe de 3 à Quimper

2e en 2015, Colin Arros était néanmoins très heureux de sa 5e participation à Quimper au moment de passer la ligne d’arrivée.

Vainqueur de 2 des 3 trois derniers triathlons de Quimper, Colin Arros (Team Landi triathlon) est cette année encore l’un des favoris de l’épreuve. Personnage atypique et décalé dans un milieu où le sérieux, l’engagement et l’organisation sont considérés comme incontournables à qui voudra performer, Colin n’hésite pas à percuter les codes.

Comment vas-tu après ce premier distance IronMan à Port-Louis (25 juin) où tu sembles avoir souffert…
J’étais blessé depuis un mois. Mon tendon d’Achille était douloureux. J’ai forcé la prépa pour arriver entrainé à Port-Louis, mais j’ai eu très mal sur le marathon. Port-Louis, c’était mon objectif de l’année. Maintenant, il faut que je me décide. Soit je poursuis et je risque de devoir stopper, ou alors je continue la saison…

À ce jour, quel est ton programme 
J’ai prévu le triathlon de Quimper (S), celui de l’Alpe d’Huez (format L, 26 juillet) et peut-être la Triskel race fin septembre à Guidel. J’ai aussi prévu de faire des trails au mois d’août et au mois d’octobre. J’alterne les triathlons et des trails de 50 à 60 km. Je pense courir Moncontour, un 50 km dans les Côtes-d’Armor, le trial du Scorff et un trail dans le secteur de Rennes.

Ton cœur chavire du côté du trail ?
Le trail me fait envie. Les courses que j’ai courues m’ont beaucoup plu. Le tri et le trail me plaisent autant, donc je vais sur les deux. Ce n’est pas réfléchi. On verra bien. Je ne sais pas ce que je ferai à l’avenir. Je privilégie le plaisir dans le sport et je conserve les pratiques qui m’amusent.

Sur internet et les réseaux sociaux, tu communiques beaucoup de façon décalée sur ta pratique du tri. C’est en réaction à un monde qui se prend un peu trop au sérieux à ton goût ?
Je ne vais pas contre quelque chose, j’essaie juste d’être moi à 100%. Je suis le même qu’en 2008, quand j’avais 14 ans et que j’ai commencé le triathlon. J’ai augmenté les volumes, mais ce que je fais et comment je le fais, c’est pareil. Je ne fais que ce qui me plait. Je n’aime pas donner des leçons, je me contente de montrer autre chose, de laisser voir ma façon de faire.

Ce qui peut agacer, c’est qu’à te voir, on pourrait croire que les choses sont faciles pour toi, que c’est un sport tranquille…
C’est une remarque pertinente que je comprends. Il y a des entendements communs dans le sport et on oublie que ça peut être autrement. On me demande parfois pourquoi je ne m’entraine pas plus pour être plus fort. Ce mode de pensée domine. Quand on a des qualités, est-ce qu‘on a nécessairement besoin de s’entrainer fort ? Ne peut-on pas avoir des qualités sans avoir envie d’aller au max ? Je suis plus sur une philosophie d’épanouissement personnel. C’est donc ce que je montre aux gens. On peut faire ce que l’on aime, comme on le veut et se détacher du résultat. Je profite d’être bon en triathlon pour que cette approche plus décontractée soit vue ou lue, ça lui donne plus de poids.

Sur Strava, tu mets vraiment tout et en entier ?
Beaucoup de personnes pensent que je ne mets pas tout, pourtant, il y a tout ce que je fais en vélo, tel que je le fais. Sortir 5 km ou10 km, on me dit que ça ne sert à rien, mais moi, je dis pourquoi pas !? Une sortie de 10 km pour faire le tour de mon village, si c’est ce dont j’ai envie, je le fais comme ça, pas plus. Je mets aussi sur Strava ce que je fais en course à pied, mais j’en fais peu. Je ne mets jamais la natation, parce que je nage peu et sans montre. Quand Pacôme (Thibaut Lopez) me dit qu’il est à 8000 km de vélo depuis le 1er janvier, moi je n’en suis qu’à 3900 km… C’est comme ça. Après, je comprends que quand les gens de mon niveau voient ça, ils rient et ne me prennent pas au sérieux. Pourtant…

Comment interpréter le fait que tu aies été le 4e à t’inscrire au triathlon de Quimper ?
Ça se rapporte au côté social du tri, de voir des gens qu’on aime bien. Quimper c’est ça. J’étais déjà spectateur de ce tri quand j’avais 6-7 ans. C’est un triathlon de base en Bretagne. J’y suis toujours bien reçu, j’aime bien la ville. Je sais qu’à coup sûr, je vais passer un super dimanche avec des gens qui organisent une super course. C’est pareil à Plouay par équipes, à Trégastel et à Dinan (Taden), qui est d’ailleurs mon parcours préféré.

Quelles sont pour toi les particularités du triathlon de Quimper 
Nager en rivière, ce n’est pas la mer, mais j’aime bien nager en ligne droite. Le parcours vélo un peu bosselé et le parcours à pied le long de l’Odet me plaisent beaucoup. Tu sais, les parcours de ton enfance sont toujours les plus beaux !

Tu aimes ce format S ?
C’est un format super sympa. Il se court à fond et te permet de travailler la densité, la vitesse. Sur S, tu sais que tu n’auras pas de problème de gestion ou d’hypoglycémie. Un S, ça se gère facilement, c’est toujours super agréable, même si ça peut être assez dur. Donc à Quimper, ce sera à fond !

As-tu regardé la liste des engagés ?
Je ne les regarde jamais. Je me garde la surprise de découvrir qui est là le jour J.

Quel est ton objectif à Quimper ?
Malgré tout ce que je dis, je reste un compétiteur et je ne laisserai jamais quelqu’un devant si je peux aller le chercher. Si je n’étais pas compétiteur, je resterais chez moi faire mes petits défis.


Colin Arros, en 2013, lors de l’une de ses 2 victoires à Quimper.
Les classements de Colin Arros au triathlon de Quimper

2015 : 2e
2014 : 1er
2013 : 1er
2012 : vacances !
2011 : 7e (cadet, 17 ans)
2010 : 4e (cadet, 16 ans)


Colin Arros en bref
  • Né le 2 février 1994 à Mont-Saint-Aignan (76) (Seine-Maritime)
  • 1,83 m pour 70 kg
  • Début du triathlon en 2008, à 14 ans.
  • 55 podiums sur formats S et M en Bretagne, dont 25 victoires.
  • 2 victoire sur longue distance (LD) (Ironbreizh à Guidel en 2015 et triathlon du Mont-Blanc en 2016)
  • 3 top 10 au LD de l’Alpe d’Huez (5e en 2014, 5e en 2015 et 10e 2016)
  • 3 titres de Champion de Bretagne de triathlon : sur format S en 2012 (Locquirec) et 2013 (Brest) et sur format M en 2013 (Sizun).
  • 2017 : 1er au tri S de Plérin, 1er au Tri M de Taden (Dinan), vice-champion de Bretagne de tri M à Clohars-Carnoët.