Stéphanie Le Floc’h va défier l’Embrunman

Stéphanie est toujours souriante et d’humeur égale, mais c’est une sportive accrocheuse et dure au mal. La dévouée secrétaire du Quimper triathlon sera, mardi 15 août, au départ de l’Embrunman. La mythique épreuve sur distance IronMan (*), créé en 1984, se présente comme un défi pour Stéphanie. Elle s’est bien préparée, a eu recours à des techniques particulières et elle affirme avoir apprécié tous ses entrainements. Elle a désormais hâte d’y être. Entretien avec Stéphanie « Croft » Le Floc’h.

(*) : 3,8 km de natation, 186 km de vélo avec un D+ de 5000 m et la montée du col d’Izoard, puis 42 km de course à pied.

STÉPHANIE LE FLOC'H
Date de naissance : 22 août 1975 - 41 ans
Mariée, 3 enfants ; vit à La Forêt-Fouesnant
Taille : 1,65 m
Poids : 58 kg
Métier : manipulatrice en électroradiologie médicale

Equipements favoris
Natation : aucun
Vélo : Trek Domane SL ; Shimano Ultegra, dont cassette 32-11 derrière et 34-50 devant ; roues Bontrager Race Lite
Course à pied : Brooks Ghost

Quel est ton parcours de sportive ?
J’ai commencé par le tennis, de 13 ans à 35 ans. J’étais classée 15/5, soit un niveau prérégional. Je faisais un peu de course à pied à côté et je jouais aussi un peu au volley. J’ai arrêté le tennis parce que j’ai eu mes enfants et je ne pouvais plus m’entrainer. Je me suis alors mise à la course à pied et au trail. À la suite d’un pari avec une copine, je me suis inscrite au triathlon S de Quiberon, en septembre 2009. J’ai eu mon 3e enfant et ensuite, j’ai eu envie de poursuivre dans le triathlon. J’ai donc pris une licence à Quimper, en septembre 2011, et j’ai refait le S de Quiberon.

Depuis, tu allonges les distances…
Dès la première année, j’ai voulu monter sur le format M. C’est ce que j’ai fait, en septembre 2012, toujours à Quiberon. Ensuite, je suis montée sur half, en 2014, à Saint-Lunaire (Émeraude tri race). Le long, c’est ce qui me correspond le plus. J’ai donc fait Sizun (TriBreizh) et l‘IronBreizh (à Guidel) en 2015. En 2016, j’ai refait Sizun et le Triskel Race (ex IronBreizh). À côté, j’allongeais aussi les distances en trail. Je suis passée de 40 km à 80 km avec le Grand raid des Pyrénées que j’ai couru en août 2015. Je savais que j’aimais la montagne, mais j’ai découvert au fur et à mesure que j’aime les parcours accidentés et les distances longues.

Cette année, tu franchis un nouveau palier en termes de distance…
J’ai fait l’IronBreizh, le 23 juillet, pour préparer Embrun. Le choix d’Embrun s’est fait un peu naturellement. En septembre 2016, je suis partie faire un trail de 60 km à Gap (Hautes-Alpes). On est restés quelques jours en famille à Briançon et à Embrun, et quand j’ai monté l’Izoard en voiture avec des copains, je me suis rendu compte que c’était ça que je voulais faire, que c’était là que je voulais être. Je me suis inscrite très vite à l’Embrunman après l’ouverture des inscriptions, en décembre 2016, mais j’ai mis un peu de temps à le dire… J’avais un peu peur de l’annoncer… Le premier à qui j’en ai parlé, c’est Arnaud Le Goff, quand j’ai fait mon étude posturale au Trek bicycle store de Quimper. Le lendemain, Arnaud a diffusé des photos de la séance sur la page Facebook de son magasin et il a annoncé que je préparais Embrun. Du coup, tout le monde l’a su !

Tu as structuré ta préparation en y intégrant des modules originaux, voire expérimentaux…
Déjà, j’ai acheté mon vélo. J’ai expliqué à Arnaud que je voulais un vélo confort, sur lequel être bien. Il m’a conseillé le Domane et il répond parfaitement à mes attentes. Au niveau nutrition, j’étais déjà suivie par Julia Ménard qui est diététicienne chez Nutri & co, à Quimper. On a poursuivi notre collaboration. Par ailleurs, le docteur Estelle Gugnalons m’a suivie en acuponcture pour la prévention des tendinites et des troubles digestifs, ainsi que pour la récupération. Enfin, j’ai aussi travaillé en hypnose avec un collègue qui est infirmier anesthésiste au Centre hospitalier de Cornouaille, à Quimper, et qui voulait voir ce que pouvait apporter l’hypnose sur les épreuves sportives très longues. J’ai fait des séances toutes les 4 à 6 semaines. Avec l’hypnose, je voulais toujours continuer mes séances d’entrainement, j’ai géré la douleur autrement. J’ai eu la sensation de ne pas avoir trop de limites dans mon endurance. Je ne monte jamais très haut dans le cardio, mais je ne ressens pas trop de fatigue, ou alors de façon éphémère.

Tu tires donc un bilan plutôt positif de tes expérimentations ?
Je n’ai pas l’impression d’avoir pris de risques avec mes expérimentations et je pense vraiment que ça m’a aidé. J’ai bien récupéré, je n’ai jamais eu de coups de mou et encore moins de blessures pendant toute ma préparation.

UltegraStéphanie, le 23 juillet 2017, à Quéven, lors de l’IronBreizh, half ironman qui lui a servi de préparation pour l’Embrunman.

Et pour les séances classiques de natation, vélo et course à pied, tu as fait comment ?
Pour les plans d’entrainement, j’ai fait le choix de me débrouiller toute seule. J’ai vraiment commencé mi-février. Je ne voulais pas m’astreindre à quoi que ce soit, je ne voulais pas de contraintes. J’ai pris une trame d’entrainement donnée par un collègue et je m’en suis arrangée à partir de la mi-février. J’ai apprécié chaque séance et je n’en ai fait aucune à reculons. Je me suis toujours adaptée, même quand la météo n’était pas bonne.

Tu es aussi partie travailler ton coup de pédale en montagne au printemps…
Oui, j’ai fait un stage en montagne, dans les Pyrénées, à Argelès-Gazost, au mois de mai, avec Dominique Ansquer et Sébastien Escola, deux gars du club. J’ai fait près de 25 h de sport cette semaine-là. J’ai refait une semaine dense à plus de 20h, en juin, en restant en Bretagne. J’ai beaucoup axé mon entrainement sur le vélo. Je le sentais comme ça et certains, comme Thierry Henri (120 victoires en triathlon et entraineur à Quimper), me l’ont aussi conseillé. J’ai également travaillé les enchainements. Pour le reste, je me suis contentée d’avoir les 3,8 km de natation dans les bras, mais pas plus. À pied, je me suis préparée en faisant quelques courses, dont le trail du Cap Sizun de 30 km. Je n’ai quasiment pas fait de séances de fractionné, parce que je n’aime pas ça. J’ai plutôt fait du fartleck, aux sensations, et même des sorties au Stangala (en amont de Quimper, les gorges du Stangala suivent la rivière Odet et sont boisées), dont certains diront que c’est inutile… Mais c’était pour me faire plaisir. Pour conclure sur la course à pied, il faut aussi dire que je n’ai jamais couru un semi-marathon ou un marathon.

Quel est ton programme jusqu’à mardi (15 août), jour de l’Embrunman ?
Je prépare mon matériel. Je note tout pour ne rien oublier… Je pars à Embrun vendredi (11 août) et on arrive samedi en début d’après-midi. Dimanche, j’irai repérer la première boucle du vélo, notamment la première partie, au départ, mais aussi la toute dernière partie, quand on revient à Embrun, à savoir la côte de Chalvet (surnommé « la bête »). Apparemment, c’est du costaud (3 km entre 9 et 12%). Lundi matin, j’irai sans doute repérer la boucle de course à pied qui fait environ 14 km. J’ai hâte d’être à Embrun et encore plus de prendre le départ, de découvrir comme ça va se passer. J’ai bien entendu quelques doutes, mais pas mal de  personnes autour de moi me disent que je suis prête et j’ai quand même tendance à les croire.

LIRE AUSSI : Stéphanie Le Floc’h est finisher de l’Embrunman.


La préparation de Stéphanie en quelques chiffres

(du 1er janvier au 10 août 2017)

  • 5000 km de vélo sur route + 296 km sur home-trainer,
  • 387 km en course à pied,
  • 74 km de natation (33 km en piscine et  41 km en mer),
  • 11h de marche,
  • 1 séance de pilates par semaine (hors total horaire ci-dessous)
  • Total de 320 h en 32 semaines, soit 10h/semaine en moyenne.
  • 211 km en course : duathlon M Guingamp (M) le 9 avril (4e), triathlon M de Quimperlé le 4 juin, triathlon M de Pontivy le 11 juin  et .IronBreizh (half IronMan) le 23 juillet, 

=> Deux Quimpérois prendront également le départ du courte distance (M) : Loïc Debelhoir et Ludovic Benoit.

Au total, il y aura 21 licenciés des clubs bretons au départ de l’Embrunman et Stéphanie sera la seule femme.

  • 34e édition de l’Embrunman, le mardi 15 août 2017.
  • Départ du longue distance pour les femmes à 5h55 (6h pour les hommes).
  • Départ du M pour les hommes à 8h30 (8h20 pour les femmes).
  • Site de l’organisation : ICI.
  • Live de l’épreuve : ICI.

Article Ouest-France (sports) du mardi 15 août 2017 par Guy Jourdren.